Archéologie

ARCHÉOLOGIE 

«La découverte de la vallée archéo-préhistorique du Jabron s’est faite en 2012 dans le cadre d’un programme de prospections qui visait à identifier les zones sédimentaires favorables aux occupations et à la préservation des sites préhistoriques. Ces prospections visaient spécifiquement l’arc de Castellane (Var et Alpes-de-Haute-Provence), qui avait été préalablement identifié pour sa richesse en matières premières siliceuses et reconnu pour ses nombreux indices (indirects) d’une fréquentation humaine depuis les 100 derniers millénaires.

La vallée du Jabron s’est rapidement imposée à nous grâce à la découverte et la fouille du site Les Prés de Laure (Comps-sur-Artuby) qui a débuté en 2013. Le site les Prés de Laure est remarquable pour la qualité de préservation et la diversité des vestiges archéologiques retrouvés (amas de taille de silex, restes de chevaux et de cerfs, colorants, etc.), qui témoignent d’occupations humaines comprises entre 30 000 et 20 000 ans avant nos jours. Les occupations des Prés de Laure sont contemporaines des fresques de la grotte Cosquer (Bouches-du-Rhône), des sépultures des Balzi Rossi (Vintimiglia) et participent à la mise au jour d’un patrimoine régional inédit.

En parallèle, des travaux ont été entrepris sur l’ensemble de la vallée dans le cadre d’une approche géomorphologique et archéologique. L’intention était de mieux insérer le site des Prés de Laure dans son paysage, mais aussi de créer un modèle dynamique et prédictif de l’évolution du Jabron et de son mode de fréquentation. Les différentes actions entreprises (carottages, prospections, etc.) ont révélé un patrimoine archéologique d’une grande richesse, témoignant d’occupations humaines sur les 50 derniers millénaires au sein d’une vallée qui s’est radicalement transformée au cours du temps (reconnaissance d’un ancien lac sur le secteur des Condamines à Trigance).

Ces résultats ont motivé l’engagement de nouvelles actions de terrain qui ont débuté en 2017 par la fouille de la Baume de Monthiver (Comps-sur-Artuby), révélant des occupations de la fin du Pléistocène supérieur il y a environ 10 000 ans (outils en silex, restes de faune, charbons de foyer, éléments de parure en coquillage marin, etc.). En 2018, une action sera engagée sur le site en plein air du Moulin Neuf (Trigance), où une concentration de silex taillés a été identifiée au sein d’une formation sédimentaire dont l’âge est estimé à +/- 40 000 ans.»

Coordination Guillaume Porraz (CNRS, Université de Nanterre), Louise Purdue (CNRS, Université Nice-côte-d’Azur), Antonin Tomasso (Université de Liège)

(Facebook + liens vers musées Quinson, Castellane – vidéos YouTube Castellane & Quinson)

Des gravures pariétales ont été découvertes sur la commune de Trigance. Sans être très anciennes, elles représentent néanmoins un regroupement singulier de signes diversifiés. Certaines d’entre elles sont explicites, d’autres sont absconses. (…)

La zone de gravures occupe une petite portion du flanc méridional de la Serrière du Preil, longue crête rocheuse qui va du sommet de Breis (1 280m alt.) jusqu’au village de Trigance. (…) Les gravures ont été réalisées au lieu-dit Foun de Souleou (aujourd’hui propriété privée), au pied de l’écaille rocheuse. (…)

Elles s’étalent sur environ 80 m, en plusieurs regroupements de figurations séparés par des zones entièrement vierges. (…)

Les techniques employées sont la percussion avec un objet relativement dur (pierre, galet ou autre…), le martelage de la roche, le raclage qui suppose un frottement du support, l’incision profonde ou l’incision superficielle avec la pointe fine d’un objet métallique. (…)

Peu de figures sont précisément datables…

La date la plus ancienne, 1777, est exécutée par percussion. Celle de 1904, en trait profond est assortie du patronyme local LIONS, peut-être un berger ? Enfin, les deux dates 1832 sont tracées par incision fine. (…)

Considéré dans son ensemble, le site de la Foun de Souleou exprime une certaine structuration de ses gravures. (…) Il faut envisager la paroi comme un lieu unique, étiré, malgré les différences de plan et les zones vierges de toute figure. (…).

Il n’en reste pas moins que les auteurs de ces différentes figures et leurs motivations nous restent inconnus.

(D’après l’article de Philippe HAMEAU, Maître de Conférences en Anthropologie au LASMIC, Université de Nice-Sophia Antipolis – Bulletin de la Société d’Études Draguignan Tome XLVII Année 2009)